samedi 3 mars 2012

Sur la règle d'or européenne : tous les états n'assument pas les mêmes charges

L'imposition de la règle d'or à l'ensemble des états européens est absurde. D'abord, une telle mesure ne peut se concevoir - si elle possède autre chose qu'une vertu d'annonce en direction des marches financiers - qu'après une mise à plat de la fiscalité et de la protection sociale. Il est aussi évident que les besoins ne sont pas identiques d'un pays à l'autre. Le vieillissement de la population commun à l'ensemble de l'UE n'est pas arrivé partout au même point, donc les charges causées par la structure de la population ne sont pas partout pareilles. En revanche, des états comme l'Irlande ou la France font relativement beaucoup d'enfants alors que l'Allemagne ou l'Italie atteignent difficilement un enfant par femme. Les charges consacrées à l'éducation et à la formation ne sont donc pas comparables. Enfin, seuls le Royaume Uni et la France et, d'une manière moins importantes, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont encore une véritable politique de défense (>=1,5 % PIB). La plupart des pays de l'UE ont baissé de manière drastique leurs budgets de défense (largement en dessous de 1% du PIB) au prétexte que les autres peuvent assurer cette fonction pour eux. OK donc pour la règle d'or mais que l'Union Européenne organise de concert des transfert budgétaires des pays qui renoncent à assumer certaines fonctions au profit de ceux qui le font. Toutes les économies européennes profitent par exemple du travail de la marine nationale française qui surveille le golfe d'Aden contre les pirates somaliens. Il est enfin surprenant que la seule solution trouvée pour limiter les déficits budgétaires soit de punir le contrevenant, qui connaît donc de graves difficulltés, par des amendes pouvant aller jusqu'à 1 % du PIB.