jeudi 13 novembre 2008

Cérémonie patriotique


Inauguration du monument aux morts de Rosnes
17 juin 2008
Rappel des poilus de Rosnes
par Frédéric Schwindt, correspondant défense de la commune


INTRODUCTION :

En cette année 2008 qui a vu disparaître le dernier poilu, le dernier combattant français de 1914-1918, la commune de Raival célèbre les enfants de Rosnes qui sont tombés durant la première guerre mondiale avant de faire de même, dans quelques mois, pour Erize-la-Grande.

Dix jeunes hommes de la commune sont tombés pour la France dont trois frères : Pierre Fernand, Joseph Raymond et Lucien Georges Depoyant.

Ainsi, Rosnes est représentative du drame vécu par l’ensemble des communes françaises et cette plaque commémorative permet, à elle seule, de retracer l’ensemble du premier conflit mondial.

DE JEUNES HOMMES.

Nos villages ont en effet perdus entre 1/5 et ¼ des hommes mobilisables, près du 1/3 dans certaines localités de Bretagne. Par le jeu des cousinages, c’est toutes les familles qui se sont donc retrouvées concernées par les deuils.

La moyenne d’âge des tués de Rosnes est de 23 ans 4 mois mais quatre d’entre eux n’étaient pas majeurs, ils avaient moins de 21 ans révolus. Le plus jeune, Lucien Gorges Depoyant n’avait que 19 ans lorsqu’il perd la vie à Villemontois, dans l’Aisne lors de la contre-offensive finale de 1918 qui suit les coups de boutoirs du général Luddendorf du printemps précédent.

Au contraire, Jules René Bernard avait 28 ans et Joseph Raymont Depoyant plus de 30. De la classe 1905, il avait été rappelé et il tombe à Fresnes-en-Woëvre lors de la bataille de Verdun.

DES FANTASSINS.

Se sont des soldats ordinaires, 6 deuxième classes ainsi qu’un caporal et 2 sergents promus au feu.

A part Pierre Fernard Depoyant, soldat au 6e cuirassier, se sont tous des fantassins. Un tiers a servi au 94e Régiment d’Infanterie, le régiment de Bar-le-Duc dont monsieur Manchette, ancien déporté, tient aujourd’hui le drapeau. Selon la loi organisant la conscription, le recrutement était en effet avant tout local.

Rappelons que le service militaire était alors de trois ans. A la mobilisation, Pierre Fernand qui était de la classe 11 venait juste d’être libéré. Louis Henri Macé, de la 13, aurait dû en finir à la fin de 1916. Il est tué au Mort Homme, près de Cumières, à la date qui aurait dû être celle de sa Libération si la guerre n’était pas advenue.

Outre le 6e cuir démonté depuis longtemps, les autres régiments mentionnés sont le 72e, le 87e, le 132e d’Infanterie ainsi que le 16e bataillon de chasseurs à pied engagé à Verdun en même temps que les deux bataillons du colonel Driant.

TOUS LES CHAMPS DE BATAILLE DE 14/18.

A l’exception du front d’Orient, nos poilus sont intervenus partout, sur tous les champs de bataille de la France et on peut raconter la guerre uniquement avec leurs noms.

Deux sont tués dès le début du conflit, à l’automne 14, 3 en 1915, 3 en 1916 – ce qui montre que le début de la guerre a été excessivement violent et coûteux en hommes – 1 en 1917 et 1 dernier en 1918.

Sept d’entre eux sont tués face à l’ennemi et deux meurent à l’hôpital quelques jours après avoir été gravement touché : c’est par exemple le cas le cas de Jules René Bernard, du 94e RI, qui participent la bataille de la Marne et décède près du front à l’hôpital de Sézanne le 8 septembre 1914.

Lucien Ernest Richard disparaît quant à lui au combat le 10 octobre 1915, en pleine bataille de la Somme. Son corps ne sera jamais retrouvé. C’est le lot de beaucoup de familles qui n’auront, à l’exception des monuments au mort, aucun lieu pour se recueillir.

Deux de nos soldats tombent lors des premiers combats. Le premier, Pierre Henri Nol, le 22 août 1914 près d’Ecurey, en Meurthe & Moselle, lors de cette retraite de Lorraine en ordre qui permet après les victoires du Grand Couronné et de la Vaux-Marie la contre offensive victorieuse de la Marne. C’est d’ailleurs là que Jules René Bernard perd la vie le 8 septembre.

Pour 1915, Pierre Fernand Depoyant trouve la mort dans le Pas-de-Calais après la course à la mer, Lucien Ernest Richard dans la Marne et son frère Eugène Louis Richard à Verdun, position qui connaît déjà des combats violent, alors même que le front s’est fixé.

C’est là que Joseph Raymond Depoyant et Louis Henri Macè trouvent la mort en mars et en avril 1916, au plus fort de l’offensive allemande débutée le 21 mars. Lucien Jean Meyer, sergent au 94e, est quant à lui engagé sur la Somme où il tombe en septembre.

Le caporal Marcel Richard meurt enfin en Haute Alsace, le 15 août 1917 et Lucien Georges Depoyant dans l’Aisne le 21 juillet 1918, alors même que les armées alliées se lancent dans l’offensive finale avec les chars du général Estienne originaire de Condé-en-Barrois.

CONCLUSION :

L’Histoire de nos poilus permet donc de raconter toute cette terrible guerre et ses drames.

C’est le but de ce qu’on a ppelle improprement le devoir de mémoire et que l’on devrait dénommer plus justement le devoir d’Histoire.

Alors que les derniers témoins disparaissent, cette histoire perd de sa réalité pour ne devenir qu’une liste de livres et de films.

En commémorant nos morts, en racontant leur vie, on leur rend hommage mais on se souvient aussi d’eux, des êtres de chair et de sang.

C’est ainsi que l’on pourra transmettre et évitez que la Grande Guerre ne devienne juste une fiction.

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