Journées d’Etudes Meusiennes 2014 –
Montiers-sur-Saux
LE CHANOINE ROGER LAPRUNE (1899/1991)
CURE DE MONTIERS-SUR-SAULX
(1941-1991)
Frédéric
Schwindt (Chercheur associé à l’Université de Lorraine)
Remerciements.
Il
y a deux raisons de traiter de l’abbé Laprune. D’abord, c’est un homme qui a
marqué l’histoire récente de Montiers-sur-Saulx. Et puis ses travaux
historiques ne sont pas anodins. Plus jeune d’une génération que monseigneur
Aimond (né en 1874), il était en revanche l’aîné du chanoine Rouyer (né en
1914), pour ne citer que deux des très nombreux religieux historiens connu par
la Meuse depuis deux siècles. Mais nous pourrions également mentionner les
abbés Robinet et Gillant, auteurs du célèbres Pouillé du diocèse de Verdun,
véritable mines que nous exploitons toujours, l’abbé Gaillemin, l’abbé Joignon
et tant d’autres. Les mêmes qui raillaient autrefois les instituteurs et les ecclésiastiques
savants travaillaient souvent de deuxième main à partir des travaux de ces
mêmes érudits locaux. On ne sait trop combien ils ont contribué à sauver des
pans entiers de notre passés en ayant parfois accès à des archives qui sont
hélas aujourd’hui disparues.
Mais tout au
long de sa longue existence sur terre, Roger Laprune a eu trois vies
parallèles :
1 - D’abord
celle d’un citoyen qui avait quinze ans à la déclaration de guerre de 1914 et
quarante au début de la suivante. J’insisterai sur ce point qui est peut-être
moins connu.
2 – Ecclésiastique,
il a connu une époque très particulière de l’histoire du diocèse de Verdun. Il
a été ordonné, dans les années 20, à la fin d’un cycle et au début d’un autre.
Le diocèse avait connu une formidable renaissance à la génération précédente.
Mais l’Eglise allait connaître des évolutions profondes à la période suivante,
des transformations qui n’ont pas manquées d’interroger le prêtre et
l’historien.
3 – Roger
Laprune est enfin connu comme Historien, certes intéressé par des sujets locaux
mais pas si éloigné que ça du renouvellement que connaît alors cette science dominée
par son presque contemporain Fernand Braudel, un autre meusien.
1 – Le
citoyen.
Roger Laprune
est né le 06 janvier 1899 à Haironville (Meuse) dans une famille modeste, de
Célestin-Ernest, ouvrier, et Marie-Odile Thirion. Il devait mourir 92 ans plus
tard à Bar-le-Duc le 12 juillet 1991 (ER – 13.07.1991). Afin de rendre hommage
à celui qui était alors un de ses membres les plus illustres, la Société des Lettres de Bar-le-Duc fit
alors paraître dans son bulletin N°27 des extraits de son journal tenu pendant
la guerre sous le titre « Journal
d’un prêtre meusien de juin 1940 à juillet 1941 », sans doute son
texte le plus personnel (BSHAM N°27/1991, p.129-144).
Sa drôle de guerre.
Curé de Mécrin
depuis 1927, l’abbé Laprune a été rappelé en août 1939 au 62e
Régiment d’infanterie. Affecté à la surveillance des voies de communication, il
se retrouve, comble du hasard, au début de 1940 à Koeur, Sampigny et
Lérouville. Cela lui permet de continuer à assurer le service dominical à
Mécrin. Autre coïncidence, il a sous ses ordres l’instituteur de Mécrin et pour
chef le commandant Larrière, de Commercy, dans le civil président cantonal de
la Fédération Nationale Catholique dont Laprune est justement l’aumônier
d’arrondissement. Trouvant le secteur comme il dit « aussi paisible que moi-même », et avec l’accord de son
supérieur, l’abbé en profite pour circuler de poste en poste afin d’animer des
réunions pieuses. Il circule d’ailleurs avec une moto qui arbore un fanion du
Sacré-Cœur.
Tout change le
10 mai 1940. Une bombe tombe entre Mécrin et Brasseitte, sur le site de
Notre-Dame des Champs, et la gare de Lérouville, où les carmélites de Verdun
sont réfugiées, est visée par des bombardements. Avec humour, il signale que la
prière était fervente mais que bizarrement il n’a même pas pensé à donner une
absolution collective. Chose curieuse, mais il n’est pas le seul dans ce cas,
il y a eu des cas en Franche-Comté, le prêtre signale aussi le passage d’avions
italiens !
Le 14 mai,
toujours à moto, il remonte péniblement le flot des réfugiés – sans doute
l’image la plus forte qu’il gardera de cette époque – afin de venir dire adieu
à ses parents à Sampigny (qui vivaient avec lui) et retirer du tabernacle de
Mécrin la Sainte Réserve. Le soir, il retrouve sa compagnie à Euville. C’est
ensuite la retraite : Burey-en-Vaux, Attigneville, Sepvigny, Vaucouleurs,
Neufchâteau, Mattaincourt (patrie de Saint-Pierre-Fourrier, modèle des curés de
campagne). A chaque étape, il baptise des enfants nés sur les routes ou célèbre
des enterrements. Il chante la messe et prêche la confiance (tout en avouant
« quelle confiance… »).
Prisonnier.
Le 19 mai, il
arrive à Valleroy-aux-Saules. Son unité, il le sait, est cernée. Le 20, le
canon raisonne. Il célèbre la messe à 7 heures : « calme, puisque j’avais fait le sacrifice de
tout, me demandant cependant ce qu’étaient devenus mes parents ». Afin
de rester parmi ses hommes, il refuse d’enfiler la soutane trouvé dans le
presbytère que le curé du lieu a abandonné. « Qu’auraient pensé les soldats de la compagnie ? » A 14
heures, il se fait cueillir à 100 mètres du village en train de dire son
chapelet. Sa moto lui est confisquée mais, à sa grande surprise, on l’autorise
le soir à aller à l’église. Le 21 mai, il gagne à pied Bains-les-Bains, où
après 40 kilomètres de marche il découvre une foule de 40 000 prisonniers.
Le 22, il espère sa libération, ayant entendu parler d’armistice, mais le 27 il
déchante. Avec un paquet de biscuit par homme et une boule de pain pour 10, il
doit partir de nouveau pour le camp militaire de la Vierge à Epinal. Il ne se
laisse par abattre, négociant avec les gardiens pour obtenir le droit de
célébrer la messe et organisant des récollections sacerdotales avec la
vingtaine de prêtres et de religieux qui se sont retrouvés là avec lui. Le 14
juillet, quatre services, réunissant chacun un millier d’hommes sont organisés.
Le camp de Lückenwald près de Berlin.
Le 27 juillet,
nouveau départ, mais en train cette fois. Il traverse le Rhin ainsi que les
villes de Worms et de Fulda le dimanche 28. Il est fixé sur son sort : la
captivité. Il arrive le lendemain au camp de prisonniers IIIA de Lückenwald,
près de Postdam : appel à 7 et 15 heures, soupe à 10 heures pour recevoir
« un intéressant mélange ».
Il a le sentiment d’un profond dépaysement dans cette région presque totalement
protestante. Ne buvant pas, ne fumant pas, ne jouant pas et surtout n’étant pas
marié, il apparait comme un extraterrestre aux gardiens qui pense que chez lui
il a quand même « une femme pour la
nuit ». Le dimanche 4 août, il est photographié, douché, désinfecté et
reçoit le numéro de matricule IIIA 55724. Le même jour, il anime une réunion
sacerdotale et une discussion sur les rites funéraires des anciens égyptiens.
Mais dès le lendemain, il est transféré à 50 kilomètres de là, dans un kommando
de travail du village d’Uckro. C’est la moisson. Ce travail n’est pas étranger
à l’abbé Laprune mais les allemands exigent des quantités fixes d’avoine par
homme et par jour. Il perd ses lunettes dans la paille mais un des gardiens, un
ingénieur catholique de Berlin, lui en offre une paire ! Harassé par le
travail, il parvient néanmoins à suivre les grandes phases de la bataille
d’Angleterre et, parlant allemand, à faire comprendre aux soldats qui le garde,
que ce n’est pas gagné… Le 10 septembre, il commence la récolte des 200
hectares de pommes de terre d’Uckro. En un seul jour, il ramasse 55 paniers
soit 1600 kilos. Non dénuées d’humour, ses notes nous apprennent que parfois,
grâce à la complicité des gardiens, il pouvait goûter à la cuisine
allemande : « Quelle
horreur ! Quelle différence avec la cuisine française… »
A la
mi-septembre, l’ensemble des ecclésiastiques sont regroupés à Lückenwald. Doyen
d’âge et plus ancien gradé, il se retrouve à la tête d’un baraque avec comme
devoir de mettre ses camarades au garde à vous pour l’appel. Malicieusement, il
fait semblant de mal comprendre l’allemand et surtout de le parler encore plus
mal lorsque les consignes qu’on lui demande de transmettre ne lui plaisent pas
ou qu’on l’empêche de dire la messe. Les autorisations changent en effet avec
les responsables de même que le droit de confesser ou la possibilité de se
fournir en vin de messe. La rencontre Pétain-Hitler du 29 octobre, lui laisse
entrevoir une possible libération. Après une visite de la Croix Rouge, courant
novembre, il est enfin autorisé à reprendre une bouteille de vin envoyé par sa
sœur. Il n’interrompt cependant pas son travail pastoral notamment auprès des
soldats africains. Il célèbre d’ailleurs le baptême d’une quinzaine d’entre
eux. Il mentionne le cas d’un prêtre de Lille qui s’est solidarisé avec les
hommes de son groupe en refusant de travailler. Ceux-ci travaillaient en effet
12 heures par jour en usine, manquaient de nourriture et étaient ensuite
enfermés dans un réduit ou un homme, dit-il, était devenu fou.
Pour rompre la
solitude et l’ennui du stalag, il poursuit bien sûr son activité de prêtre et
contribue à mettre en place un cycle de conférence sur des écrivains, sur
les beaux arts voire sur le diocèse de Verdun qu’il connaît bien. Mais il parle
aussi de la famille (suite à laquelle de nombreux soldats viennent le voir pour
lui parler de leurs problèmes conjugaux) ou de jeanne d’Arc. Le 9 décembre
1940, il a contribué à créer un groupe de Meusiens, avec président (le
pharmacien de Verdun Jachier) et vice-président. La direction du camp voulant
connaître les horaires et les lieux des réunions, ils choisirent de se
regrouper clandestinement dans un trou d’obus. De même, signe peut-être d’un
durcissement des conditions de détention (il y a eu aussi des évasions),
l’interdiction de confesser est renouvelée.
Le 4 janvier, on
lui diagnostique une « sclérose cardio-aortique avec crises
d’asystolie » et il est exempté de travail, mesure qui est rapidement rapportée,
ce qu’il juge d’ailleurs tant mieux pour lui. Il vivra d’ailleurs encore plus
de cinquante ans. En mai, il est exceptionnellement autorisé à sortir en ville,
sous la surveillance d’un gardien, pour se rendre chez le curé du lieu. Il en
garde le souvenir du regard méchant des jeunes nazis. Le 19 juillet, il était
libéré et deux jours plus tard il revenait à Mécrin. Sa première action fut de
se rendre à Benoîte-vaux pour remercier la madone puis d’aller rendre compte à
son évêque qui lui laissa entrevoir une nouvelle affectation.
2 – Le
prêtre.
Il
faut faire un réel effort d’imagination pour réaliser ce que c’était qu’être
curé de campagne dans les années 1940. Les choses ont en effet tellement changé
depuis. Par bien des aspects, le prêtre était alors bien plus près du curé
d’Ars que de nous ! Nous sommes une génération avant Vatican II et si la
déchristianisation des campagnes a commencé, en grande partie du fait de
l’exode rural, nous savons grâce à la carte dressée il y a quarante ans par le
père Boulard ou bien par les analyses du père Bonnet, que la Meuse se trouve
exactement sur une ligne de résistance. La Lorraine et notamment la Meuse
demeurent plus pratiquante que l’intérieur du pays.
Un curé de campagne actif.
A l’occasion de
ses noces de platine, c’est le terme pour 65 ans de sacerdoce, présidée par
monseigneur Herriot, on apprend que la chanoine Laprune était alors le doyen du
clergé meusien composé alors de 143 prêtres (E.R. – 30.06.1989). C’est une
époque pas si lointaine encore où il avait donc un desservant pour 4 communes.
Or, jeune séminariste, il avait connu un taux d’encadrement des fidèles bien
plus important, peut-être le double voire davantage. Un curé se voyait alors
chargé d’une seule paroisse et parfois d’une annexe. Dans les plus
grosses, il était fréquemment assisté d’un vicaire. Le clergé a cependant
entamé sa décrue et il faut notamment combler les pertes suite à la Première
Guerre Mondiale.
Roger Laprune a
donc été ordonné jeune, 25 ans, le 29 juin 1924 à Benoîte-Vaux. Il sert comme
vicaire à Vaucouleurs avant d’être nommé curé de Mécrin en 1927. A son retour
du stalag, l’évêque de Verdun l’envoi enfin à Montiers-sur-Saulx, paroisse
qu’il ne quittera plus. Il aurait dû prendre sa retraite à 75 ans en 1974 mais,
sur permission de l’évêché, il pu poursuivre son ministère. De 1941 à 1989, il
aura célébré 735 baptêmes, 250 mariages et 470 enterrements, au bénéfice donc
de plus de 1700 individus. Il est sans doute à Montiers-sur-Saulx la personne
qui entretient alors et sans jeu de mot le plus grand réseau social. Malgré
l’âge, ses charges se sont même accrues avec le service d’Ecurey et de la
paroisse de Paroy dans le diocèse de Langres (Annuaire du clergé meusien pour 1986).
Un curé de l’action catholique.
En 1946,
Montiers-sur-Saulx comptait 747 habitants, 551 à la mort du chanoine Laprune et
450 aujourd’hui (2011). C’est une donnée importante pour comprendre le
dynamisme de son action. Pour preuve, l’abbé commence par terminer les travaux
à l’église. Trop petite, l’ancienne église avait été remplacée par un bâtiment
plus vaste bénie en 1886. Le nouveau curé fait construire immédiatement
plusieurs chapelles et l’église paroissiale est finalement consacrée en 1949
(ER – 04.07.1989).
En 1946, il
entreprend aussi la publication d’un bulletin paroissial intitulé « Entre Frères » qui deviendra
quasiment un vrai journal, à la fin de sa vie l’abbé rédigeait encore lui-même
l’éditorial. Le 14 juillet 1990, l’Est
Républicain rendait d’ailleurs hommage à ses : « Quarante-cinq ans de journalisme » (ER – 14.07.1990). A
cette date, le 500e numéro du bulletin paroissial de la « Haute Saulx » venait de paraître,
diffusé à plus de 1200 exemplaires. Au début, le curé de Montiers imprimait
lui-même le journal derrière une presse Gutenberg. Plus tard, l’association qui
l’assistait avait fait l’acquisition d’une Offset.
Pour
structurer son action, le chanoine Laprune avait créé l’association Jeanne
d’Arc qui fédérait l’ensemble des activités paroissiales : le catéchisme,
le rosaire et les confréries religieuses. Il
y avait joint ses propres créations : les équipes de l’ l’Action catholique et la Vie Montante, la chorale et un groupe
artistique pour les jeunes de la communes. Pour toutes ses activités, il
fallait une salle. L’abbé Laprune organise donc l’acquisition et l’aménagement
de la salle Jeanne d’Ars destinée aux réunions, aux conférences et bien sûr au
cinéma.
Quelles furent
les raisons du succès de l’Action
Catholique ? Bien entendu un nouvel esprit. Une ouverture de l’Eglise
en direction de la société. Des prêtres d’exception ? Sans doute également.
Mais la raison profonde, c’est qu’il y avait alors des populations et notamment
de nombreux jeunes à encadrer.
Une dévotion personnelle pour le
Sacré-Cœur.
Dans les
derniers mois de sa vie, son dernier ouvrage, très ambitieux, sur l’histoire du
Sacré-Cœur est une sorte de testament. C’est le fruit du travail d’une vie et
l’expression d’une profonde dévotion personnelle qui l’a accompagné depuis son
enfance. Lorsque Roger Laprune est né, l’évêché de Verdun était en train de
relancer un intense réseau de sociétés pieuses, plus de 300 associations du
Sacré-Cœur réparties dans toute la Meuse et un journal, L’Etincelle tiré à plus de 10000 exemplaires. Ce réseau a repris
son essor dans les années 20, lorsque l’abbé commence sa carrière
ecclésiastique.
A Mécrin, il
anime d’ailleurs la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur, dont le drapeau a été conservé,
et en 1940 il place un fanion sur sa moto militaire. Or, le Sacré-Cœur n’est
pas qu’une dévotion. En Meuse, c’est alors un outil qui a permis plusieurs
fois, au milieu du XIXe siècle, au début du XXe ou entre
les deux guerres, de structurer le diocèse. En ce sens, c’est aussi un
excellent indicateur pour mesurer le rayonnement ou le déclin de l’Eglise. Ce
qui ne pouvait manquer d’intéresser l’Historien.
3 – L’Historien.
L’abbé Laprune commence à écrire
dès son arrivée à Mécrin. Sa carrière d’historien s’organise en trois étapes.
Rendre
compréhensible l’environnement religieux.
Dans les années 1930, il travaille sur la commanderie de
Marbotte et l’église de Mécrin, de la même manière que d’autres s’intéressent
aux églises de Saint-Mihiel ou de Bar-le-Duc. Mais, sa particularité est qu’il
publie dans des revues touristiques. C’est déjà une forme de pastorale car il
forme le projet d’expliquer les bâtiments à vocation religieuses mais aussi le
décor, les peintures ou les verrières à ceux pour qui cela n’est plus familier
du fait du détachement religieux qui a commencé
L’Histoire du
canton de Montiers-sur-Saulx.
Des années 60 au début des années 80,
il se consacre surtout au canton de Montiers-sur- Saulx : l’abbaye
cistercienne d’Ecurey en 1964 puis surtout son histoire religieuse et civile de
Montiers entre 1967 et 1977. C’est un travail classique, issu de dépouillement
aux archives de Bar, Chaumont et Nancy, une sorte de compilation qui pourrait
paraître banale mais qui fait en réalité écho à un autre mouvement qui traverse
la société française des Trente Glorieuses : l’exode rural. Un monde est
en train de disparaître, il faut le sauver ou du moins en conserver des traces.
Il ne fait rien d’autres que ce que Georges Duby ou Emmanuel Leroy-Ladurie font
alors à une autre échelle. Les moyens ne sont pas les mêmes mais l’interrogation
est identique. L’histoire et surtout l’histoire rurale connaissent alors de
gros succès d’édition. Même son étude sur les Croix rustiques en 1983,
peut-être rattachée à un courant historiographique, celle de la géographie du
sacré qu’incarne Alphonse Dupront. En 1979, l’Académie de Stanislas en fait
d’ailleurs son lauréat (ER – 19.01.79) en lui décernant le prix littéraire
HERPIN-DUPEUX & Mgr Jérôme pour son Histoire de Montiers. Emmené par le
maire de Montiers-sur-Saulx, il reçoit son prix devant 200 personnes à Nancy.
Retour sur
les transformations du XXe siècle.
Dans les dernières années, l’abbé
Laprune aurait pu livrer une autobiographie. Par modestie sans doute, le projet
ne l’effleure pas. Pourtant ses projets en disent long sur lui-même et son parcours :
l’étude d’un groupe de FFI du sud-meusien en 1988 puis bien sûr son journal de
guerre qui ne paraît pas néanmoins de son vivant. Son livre sur le Sacré-Cœur,
en plus de l’analyse historique, est enfin une longue réflexion sur son siècle.
CONCLUSION
En 1983, L’abbé Laprune livre un petit livre intitulé
« Une étoile dans la nuit »
adressé aux « non-croyants » et aux « non-participants ».
C’est en quelque sorte la synthèse de ses différentes vies. Comme Jean Delumeau
qui publie alors « Le Christianisme
va-t-il mourir ? », l’historien s’interroge sur les causes de la
déchristianisation : baisse de la participation, chute des ordinations
etc. Après une longue carrière pastorale, il tourne le regard au-delà de sa
communauté d’origine. Pour l’Eglise c’est effectivement un autre siècle qui
commence.
Annexe
1 – Bibliographie.
Juillet 1931, La commanderie de Marbotte.
1937, L’Eglise
de Mécrin - Le langage des murs – Explication des peintures et des verrières.
1983, Une
étoile dans la nuit.
1964, L’abbaye
cistercienne d’Ecurey-en-Barrois.
1967, Histoire
religieuse de Montiers-sur-Saulx.
1977, Histoire
civile de Montiers-sur-Saulx.
1983, Notes
recueillies sur les communes du canton de Montiers-sur-Saulx.
1983, Les
Croix rustiques dans le canton de Montiers-sur-Saulx.
1988,
« Forces Française de l’Intérieur. Un groupe du sud-meusien », Bulletin de la Société d’Histoire et
d’Archéologie de la Meuse, N°24.
1991,
« Journal d’un prêtre meusien de juin 1940 à juillet 1941 », Bulletin de la Société d’Histoire et
d’Archéologie de la Meuse, N°27.
1991,
Histoire du Sacré-Cœur dans le diocèse de Verdun.
Annexe
2 – Sources.
ADM
206 PER (EST-REPUBLICAIN)
ADM
86 J (1-73) – Papiers et ouvrages versés par l’abbé Laprune (1980).
ADM
1123 PER – Annuaire diocésain – 18e édition (1986)
ADM
1753 PER – Dossier « Prêtres » - Coupures de presse.
ADM 8°9829 – Les personnalités marquantes en Meuse – Biographies illustrées du
Moyen-Âge au XXIe siècle, Préface de monseigneur François Maupu
– Evêque de Verdun, Tome 2 – De L à Z, Bar-le-Duc, 2013, p.99-100.
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