jeudi 15 janvier 2015

LE CHANOINE ROGER LAPRUNE (1899/1991) CURE DE MONTIERS-SUR-SAULX (1941-1991)

Journées d’Etudes Meusiennes 2014 – Montiers-sur-Saux
LE CHANOINE ROGER LAPRUNE (1899/1991)
CURE DE MONTIERS-SUR-SAULX (1941-1991)
Frédéric Schwindt (Chercheur associé à l’Université de Lorraine)

Remerciements.





         Il y a deux raisons de traiter de l’abbé Laprune. D’abord, c’est un homme qui a marqué l’histoire récente de Montiers-sur-Saulx. Et puis ses travaux historiques ne sont pas anodins. Plus jeune d’une génération que monseigneur Aimond (né en 1874), il était en revanche l’aîné du chanoine Rouyer (né en 1914), pour ne citer que deux des très nombreux religieux historiens connu par la Meuse depuis deux siècles. Mais nous pourrions également mentionner les abbés Robinet et Gillant, auteurs du célèbres Pouillé du diocèse de Verdun, véritable mines que nous exploitons toujours, l’abbé Gaillemin, l’abbé Joignon et tant d’autres. Les mêmes qui raillaient autrefois les instituteurs et les ecclésiastiques savants travaillaient souvent de deuxième main à partir des travaux de ces mêmes érudits locaux. On ne sait trop combien ils ont contribué à sauver des pans entiers de notre passés en ayant parfois accès à des archives qui sont hélas aujourd’hui disparues.

Mais tout au long de sa longue existence sur terre, Roger Laprune a eu trois vies parallèles :

1 - D’abord celle d’un citoyen qui avait quinze ans à la déclaration de guerre de 1914 et quarante au début de la suivante. J’insisterai sur ce point qui est peut-être moins connu.

2 – Ecclésiastique, il a connu une époque très particulière de l’histoire du diocèse de Verdun. Il a été ordonné, dans les années 20, à la fin d’un cycle et au début d’un autre. Le diocèse avait connu une formidable renaissance à la génération précédente. Mais l’Eglise allait connaître des évolutions profondes à la période suivante, des transformations qui n’ont pas manquées d’interroger le prêtre et l’historien.

3 – Roger Laprune est enfin connu comme Historien, certes intéressé par des sujets locaux mais pas si éloigné que ça du renouvellement que connaît alors cette science dominée par son presque contemporain Fernand Braudel, un autre meusien.

1 – Le citoyen.


Roger Laprune est né le 06 janvier 1899 à Haironville (Meuse) dans une famille modeste, de Célestin-Ernest, ouvrier, et Marie-Odile Thirion. Il devait mourir 92 ans plus tard à Bar-le-Duc le 12 juillet 1991 (ER – 13.07.1991). Afin de rendre hommage à celui qui était alors un de ses membres les plus illustres, la Société des Lettres de Bar-le-Duc fit alors paraître dans son bulletin N°27 des extraits de son journal tenu pendant la guerre sous le titre « Journal d’un prêtre meusien de juin 1940 à juillet 1941 », sans doute son texte le plus personnel (BSHAM N°27/1991, p.129-144).

Sa drôle de guerre.


Curé de Mécrin depuis 1927, l’abbé Laprune a été rappelé en août 1939 au 62e Régiment d’infanterie. Affecté à la surveillance des voies de communication, il se retrouve, comble du hasard, au début de 1940 à Koeur, Sampigny et Lérouville. Cela lui permet de continuer à assurer le service dominical à Mécrin. Autre coïncidence, il a sous ses ordres l’instituteur de Mécrin et pour chef le commandant Larrière, de Commercy, dans le civil président cantonal de la Fédération Nationale Catholique dont Laprune est justement l’aumônier d’arrondissement. Trouvant le secteur comme il dit « aussi paisible que moi-même », et avec l’accord de son supérieur, l’abbé en profite pour circuler de poste en poste afin d’animer des réunions pieuses. Il circule d’ailleurs avec une moto qui arbore un fanion du Sacré-Cœur.
Tout change le 10 mai 1940. Une bombe tombe entre Mécrin et Brasseitte, sur le site de Notre-Dame des Champs, et la gare de Lérouville, où les carmélites de Verdun sont réfugiées, est visée par des bombardements. Avec humour, il signale que la prière était fervente mais que bizarrement il n’a même pas pensé à donner une absolution collective. Chose curieuse, mais il n’est pas le seul dans ce cas, il y a eu des cas en Franche-Comté, le prêtre signale aussi le passage d’avions italiens !
Le 14 mai, toujours à moto, il remonte péniblement le flot des réfugiés – sans doute l’image la plus forte qu’il gardera de cette époque – afin de venir dire adieu à ses parents à Sampigny (qui vivaient avec lui) et retirer du tabernacle de Mécrin la Sainte Réserve. Le soir, il retrouve sa compagnie à Euville. C’est ensuite la retraite : Burey-en-Vaux, Attigneville, Sepvigny, Vaucouleurs, Neufchâteau, Mattaincourt (patrie de Saint-Pierre-Fourrier, modèle des curés de campagne). A chaque étape, il baptise des enfants nés sur les routes ou célèbre des enterrements. Il chante la messe et prêche la confiance (tout en avouant « quelle confiance… »).

Prisonnier.


Le 19 mai, il arrive à Valleroy-aux-Saules. Son unité, il le sait, est cernée. Le 20, le canon raisonne. Il célèbre la messe à 7 heures : « calme, puisque j’avais fait le sacrifice de tout, me demandant cependant ce qu’étaient devenus mes parents ». Afin de rester parmi ses hommes, il refuse d’enfiler la soutane trouvé dans le presbytère que le curé du lieu a abandonné. « Qu’auraient pensé les soldats de la compagnie ? » A 14 heures, il se fait cueillir à 100 mètres du village en train de dire son chapelet. Sa moto lui est confisquée mais, à sa grande surprise, on l’autorise le soir à aller à l’église. Le 21 mai, il gagne à pied Bains-les-Bains, où après 40 kilomètres de marche il découvre une foule de 40 000 prisonniers. Le 22, il espère sa libération, ayant entendu parler d’armistice, mais le 27 il déchante. Avec un paquet de biscuit par homme et une boule de pain pour 10, il doit partir de nouveau pour le camp militaire de la Vierge à Epinal. Il ne se laisse par abattre, négociant avec les gardiens pour obtenir le droit de célébrer la messe et organisant des récollections sacerdotales avec la vingtaine de prêtres et de religieux qui se sont retrouvés là avec lui. Le 14 juillet, quatre services, réunissant chacun un millier d’hommes sont organisés.

Le camp de Lückenwald près de Berlin.



Le 27 juillet, nouveau départ, mais en train cette fois. Il traverse le Rhin ainsi que les villes de Worms et de Fulda le dimanche 28. Il est fixé sur son sort : la captivité. Il arrive le lendemain au camp de prisonniers IIIA de Lückenwald, près de Postdam : appel à 7 et 15 heures, soupe à 10 heures pour recevoir « un intéressant mélange ». Il a le sentiment d’un profond dépaysement dans cette région presque totalement protestante. Ne buvant pas, ne fumant pas, ne jouant pas et surtout n’étant pas marié, il apparait comme un extraterrestre aux gardiens qui pense que chez lui il a quand même « une femme pour la nuit ». Le dimanche 4 août, il est photographié, douché, désinfecté et reçoit le numéro de matricule IIIA 55724. Le même jour, il anime une réunion sacerdotale et une discussion sur les rites funéraires des anciens égyptiens. Mais dès le lendemain, il est transféré à 50 kilomètres de là, dans un kommando de travail du village d’Uckro. C’est la moisson. Ce travail n’est pas étranger à l’abbé Laprune mais les allemands exigent des quantités fixes d’avoine par homme et par jour. Il perd ses lunettes dans la paille mais un des gardiens, un ingénieur catholique de Berlin, lui en offre une paire ! Harassé par le travail, il parvient néanmoins à suivre les grandes phases de la bataille d’Angleterre et, parlant allemand, à faire comprendre aux soldats qui le garde, que ce n’est pas gagné… Le 10 septembre, il commence la récolte des 200 hectares de pommes de terre d’Uckro. En un seul jour, il ramasse 55 paniers soit 1600 kilos. Non dénuées d’humour, ses notes nous apprennent que parfois, grâce à la complicité des gardiens, il pouvait goûter à la cuisine allemande : « Quelle horreur ! Quelle différence avec la cuisine française… »


A la mi-septembre, l’ensemble des ecclésiastiques sont regroupés à Lückenwald. Doyen d’âge et plus ancien gradé, il se retrouve à la tête d’un baraque avec comme devoir de mettre ses camarades au garde à vous pour l’appel. Malicieusement, il fait semblant de mal comprendre l’allemand et surtout de le parler encore plus mal lorsque les consignes qu’on lui demande de transmettre ne lui plaisent pas ou qu’on l’empêche de dire la messe. Les autorisations changent en effet avec les responsables de même que le droit de confesser ou la possibilité de se fournir en vin de messe. La rencontre Pétain-Hitler du 29 octobre, lui laisse entrevoir une possible libération. Après une visite de la Croix Rouge, courant novembre, il est enfin autorisé à reprendre une bouteille de vin envoyé par sa sœur. Il n’interrompt cependant pas son travail pastoral notamment auprès des soldats africains. Il célèbre d’ailleurs le baptême d’une quinzaine d’entre eux. Il mentionne le cas d’un prêtre de Lille qui s’est solidarisé avec les hommes de son groupe en refusant de travailler. Ceux-ci travaillaient en effet 12 heures par jour en usine, manquaient de nourriture et étaient ensuite enfermés dans un réduit ou un homme, dit-il, était devenu fou.
Pour rompre la solitude et l’ennui du stalag, il poursuit bien sûr son activité de prêtre et contribue à mettre en place un cycle de conférence sur des écrivains, sur les beaux arts voire sur le diocèse de Verdun qu’il connaît bien. Mais il parle aussi de la famille (suite à laquelle de nombreux soldats viennent le voir pour lui parler de leurs problèmes conjugaux) ou de jeanne d’Arc. Le 9 décembre 1940, il a contribué à créer un groupe de Meusiens, avec président (le pharmacien de Verdun Jachier) et vice-président. La direction du camp voulant connaître les horaires et les lieux des réunions, ils choisirent de se regrouper clandestinement dans un trou d’obus. De même, signe peut-être d’un durcissement des conditions de détention (il y a eu aussi des évasions), l’interdiction de confesser est renouvelée.




Le 4 janvier, on lui diagnostique une « sclérose cardio-aortique avec crises d’asystolie » et il est exempté de travail, mesure qui est rapidement rapportée, ce qu’il juge d’ailleurs tant mieux pour lui. Il vivra d’ailleurs encore plus de cinquante ans. En mai, il est exceptionnellement autorisé à sortir en ville, sous la surveillance d’un gardien, pour se rendre chez le curé du lieu. Il en garde le souvenir du regard méchant des jeunes nazis. Le 19 juillet, il était libéré et deux jours plus tard il revenait à Mécrin. Sa première action fut de se rendre à Benoîte-vaux pour remercier la madone puis d’aller rendre compte à son évêque qui lui laissa entrevoir une nouvelle affectation.

2 – Le prêtre.

         Il faut faire un réel effort d’imagination pour réaliser ce que c’était qu’être curé de campagne dans les années 1940. Les choses ont en effet tellement changé depuis. Par bien des aspects, le prêtre était alors bien plus près du curé d’Ars que de nous ! Nous sommes une génération avant Vatican II et si la déchristianisation des campagnes a commencé, en grande partie du fait de l’exode rural, nous savons grâce à la carte dressée il y a quarante ans par le père Boulard ou bien par les analyses du père Bonnet, que la Meuse se trouve exactement sur une ligne de résistance. La Lorraine et notamment la Meuse demeurent plus pratiquante que l’intérieur du pays.

Un curé de campagne actif.


A l’occasion de ses noces de platine, c’est le terme pour 65 ans de sacerdoce, présidée par monseigneur Herriot, on apprend que la chanoine Laprune était alors le doyen du clergé meusien composé alors de 143 prêtres (E.R. – 30.06.1989). C’est une époque pas si lointaine encore où il avait donc un desservant pour 4 communes. Or, jeune séminariste, il avait connu un taux d’encadrement des fidèles bien plus important, peut-être le double voire davantage. Un curé se voyait alors chargé d’une seule paroisse et parfois d’une annexe. Dans les plus grosses, il était fréquemment assisté d’un vicaire. Le clergé a cependant entamé sa décrue et il faut notamment combler les pertes suite à la Première Guerre Mondiale.


Roger Laprune a donc été ordonné jeune, 25 ans, le 29 juin 1924 à Benoîte-Vaux. Il sert comme vicaire à Vaucouleurs avant d’être nommé curé de Mécrin en 1927. A son retour du stalag, l’évêque de Verdun l’envoi enfin à Montiers-sur-Saulx, paroisse qu’il ne quittera plus. Il aurait dû prendre sa retraite à 75 ans en 1974 mais, sur permission de l’évêché, il pu poursuivre son ministère. De 1941 à 1989, il aura célébré 735 baptêmes, 250 mariages et 470 enterrements, au bénéfice donc de plus de 1700 individus. Il est sans doute à Montiers-sur-Saulx la personne qui entretient alors et sans jeu de mot le plus grand réseau social. Malgré l’âge, ses charges se sont même accrues avec le service d’Ecurey et de la paroisse de Paroy dans le diocèse de Langres (Annuaire du clergé meusien pour 1986).

         Un curé de l’action catholique.

En 1946, Montiers-sur-Saulx comptait 747 habitants, 551 à la mort du chanoine Laprune et 450 aujourd’hui (2011). C’est une donnée importante pour comprendre le dynamisme de son action. Pour preuve, l’abbé commence par terminer les travaux à l’église. Trop petite, l’ancienne église avait été remplacée par un bâtiment plus vaste bénie en 1886. Le nouveau curé fait construire immédiatement plusieurs chapelles et l’église paroissiale est finalement consacrée en 1949 (ER – 04.07.1989).
En 1946, il entreprend aussi la publication d’un bulletin paroissial intitulé « Entre Frères » qui deviendra quasiment un vrai journal, à la fin de sa vie l’abbé rédigeait encore lui-même l’éditorial. Le 14 juillet 1990, l’Est Républicain rendait d’ailleurs hommage à ses : « Quarante-cinq ans de journalisme » (ER – 14.07.1990). A cette date, le 500e numéro du bulletin paroissial de la « Haute Saulx » venait de paraître, diffusé à plus de 1200 exemplaires. Au début, le curé de Montiers imprimait lui-même le journal derrière une presse Gutenberg. Plus tard, l’association qui l’assistait avait fait l’acquisition d’une Offset.
         Pour structurer son action, le chanoine Laprune avait créé l’association Jeanne d’Arc qui fédérait l’ensemble des activités paroissiales : le catéchisme, le rosaire et les confréries religieuses. Il  y avait joint ses propres créations : les équipes de l’ l’Action catholique et la Vie Montante, la chorale et un groupe artistique pour les jeunes de la communes. Pour toutes ses activités, il fallait une salle. L’abbé Laprune organise donc l’acquisition et l’aménagement de la salle Jeanne d’Ars destinée aux réunions, aux conférences et bien sûr au cinéma.
Quelles furent les raisons du succès de l’Action Catholique ? Bien entendu un nouvel esprit. Une ouverture de l’Eglise en direction de la société. Des prêtres d’exception ? Sans doute également. Mais la raison profonde, c’est qu’il y avait alors des populations et notamment de nombreux jeunes à encadrer.

         Une dévotion personnelle pour le Sacré-Cœur.


Dans les derniers mois de sa vie, son dernier ouvrage, très ambitieux, sur l’histoire du Sacré-Cœur est une sorte de testament. C’est le fruit du travail d’une vie et l’expression d’une profonde dévotion personnelle qui l’a accompagné depuis son enfance. Lorsque Roger Laprune est né, l’évêché de Verdun était en train de relancer un intense réseau de sociétés pieuses, plus de 300 associations du Sacré-Cœur réparties dans toute la Meuse et un journal, L’Etincelle tiré à plus de 10000 exemplaires. Ce réseau a repris son essor dans les années 20, lorsque l’abbé commence sa carrière ecclésiastique.


A Mécrin, il anime d’ailleurs la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur, dont le drapeau a été conservé, et en 1940 il place un fanion sur sa moto militaire. Or, le Sacré-Cœur n’est pas qu’une dévotion. En Meuse, c’est alors un outil qui a permis plusieurs fois, au milieu du XIXe siècle, au début du XXe ou entre les deux guerres, de structurer le diocèse. En ce sens, c’est aussi un excellent indicateur pour mesurer le rayonnement ou le déclin de l’Eglise. Ce qui ne pouvait manquer d’intéresser l’Historien.

3 – L’Historien.

         L’abbé Laprune commence à écrire dès son arrivée à Mécrin. Sa carrière d’historien s’organise en trois étapes.

         Rendre compréhensible l’environnement religieux.

Dans les années 1930, il travaille sur la commanderie de Marbotte et l’église de Mécrin, de la même manière que d’autres s’intéressent aux églises de Saint-Mihiel ou de Bar-le-Duc. Mais, sa particularité est qu’il publie dans des revues touristiques. C’est déjà une forme de pastorale car il forme le projet d’expliquer les bâtiments à vocation religieuses mais aussi le décor, les peintures ou les verrières à ceux pour qui cela n’est plus familier du fait du détachement religieux qui a commencé

         L’Histoire du canton de Montiers-sur-Saulx.

         Des années 60 au début des années 80, il se consacre surtout au canton de Montiers-sur- Saulx : l’abbaye cistercienne d’Ecurey en 1964 puis surtout son histoire religieuse et civile de Montiers entre 1967 et 1977. C’est un travail classique, issu de dépouillement aux archives de Bar, Chaumont et Nancy, une sorte de compilation qui pourrait paraître banale mais qui fait en réalité écho à un autre mouvement qui traverse la société française des Trente Glorieuses : l’exode rural. Un monde est en train de disparaître, il faut le sauver ou du moins en conserver des traces. Il ne fait rien d’autres que ce que Georges Duby ou Emmanuel Leroy-Ladurie font alors à une autre échelle. Les moyens ne sont pas les mêmes mais l’interrogation est identique. L’histoire et surtout l’histoire rurale connaissent alors de gros succès d’édition. Même son étude sur les Croix rustiques en 1983, peut-être rattachée à un courant historiographique, celle de la géographie du sacré qu’incarne Alphonse Dupront. En 1979, l’Académie de Stanislas en fait d’ailleurs son lauréat (ER – 19.01.79) en lui décernant le prix littéraire HERPIN-DUPEUX & Mgr Jérôme pour son Histoire de Montiers. Emmené par le maire de Montiers-sur-Saulx, il reçoit son prix devant 200 personnes à Nancy.

         Retour sur les transformations du XXe siècle.

         Dans les dernières années, l’abbé Laprune aurait pu livrer une autobiographie. Par modestie sans doute, le projet ne l’effleure pas. Pourtant ses projets en disent long sur lui-même et son parcours : l’étude d’un groupe de FFI du sud-meusien en 1988 puis bien sûr son journal de guerre qui ne paraît pas néanmoins de son vivant. Son livre sur le Sacré-Cœur, en plus de l’analyse historique, est enfin une longue réflexion sur  son siècle.

CONCLUSION 

En 1983, L’abbé Laprune livre un petit livre intitulé « Une étoile dans la nuit » adressé aux « non-croyants » et aux « non-participants ». C’est en quelque sorte la synthèse de ses différentes vies. Comme Jean Delumeau qui publie alors « Le Christianisme va-t-il mourir ? », l’historien s’interroge sur les causes de la déchristianisation : baisse de la participation, chute des ordinations etc. Après une longue carrière pastorale, il tourne le regard au-delà de sa communauté d’origine. Pour l’Eglise c’est effectivement un autre siècle qui commence.

Annexe 1 – Bibliographie.

Juillet 1931, La commanderie de Marbotte.
1937, L’Eglise de Mécrin - Le langage des murs – Explication des peintures et des verrières.
1983, Une étoile dans la nuit.
1964, L’abbaye cistercienne d’Ecurey-en-Barrois.
1967, Histoire religieuse de Montiers-sur-Saulx.
1977, Histoire civile de Montiers-sur-Saulx.
1983, Notes recueillies sur les communes du canton de Montiers-sur-Saulx.
1983, Les Croix rustiques dans le canton de Montiers-sur-Saulx.
1988, « Forces Française de l’Intérieur. Un groupe du sud-meusien », Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Meuse, N°24.
1991, « Journal d’un prêtre meusien de juin 1940 à juillet 1941 », Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Meuse, N°27.
1991, Histoire du Sacré-Cœur dans le diocèse de Verdun.

Annexe 2 – Sources.

ADM 206 PER (EST-REPUBLICAIN)
ADM 86 J (1-73) – Papiers et ouvrages versés par l’abbé Laprune (1980).
ADM 1123 PER – Annuaire diocésain – 18e édition (1986)
ADM 1753 PER – Dossier « Prêtres » - Coupures de presse.
ADM 8°9829 – Les personnalités marquantes en Meuse – Biographies illustrées du Moyen-Âge au XXIe siècle, Préface de monseigneur François Maupu – Evêque de Verdun, Tome 2 – De L à Z, Bar-le-Duc, 2013, p.99-100.




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